jeudi 2 avril 2015

Artiste abstrait en crise d'angoisse


Allez savoir pourquoi, peignant du rouge, je broie du noir. Je peins en écoutant Olafur Arnalds et son album For now I am winter dont la musique céleste convient parfaitement à mon inspiration. Je l'écoute en boucle depuis hier. Elle m'apaise. Elle n'est en rien la cause de mon sentiment de mal-être. Je travaille. Je m'obstine. Mais je devine en arrière-plan, derrière le déroulement de la pensée, une insatisfaction profonde, une anxiété existentielle qui n'a aucun rapport non plus avec la toile sur laquelle je m'applique à faire naître le rêve. Qu'est-ce qu'il nous fait, l'artiste ? Sa vie de peintre ne lui suffit plus ? C'est le ciel qui n'est pas assez bleu ? La vie soudain lui pèse inexplicablement. Il voudrait s'envoler vers d'autres univers, oublier l'attraction terrestre, dévorer les étoiles, se noyer dans l'éternité. Stop ! C'est bon, maintenant ! Tu descends en cuisine, tu te fais un café et tu t'en vas passer un moment dans la cour, la chaleur de la tasse dans le creux de tes mains. Tu vas écouter le printemps, le chant des oiseaux qui s'appellent, le clapotis de l'eau dans la fontaine, et les six jours de la semaine, moitié comètes, moitié poissons, qui jouent avec les bulles, traits de jaune ou de lune .

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