mardi 11 septembre 2018

Dans le Perche, à Bellême, rue Ville Close

J'aime le claquement secs des sabots sur les vieux pavés de la rue Ville Close. Il me ramène à mon enfance, au temps où les chevaux n'étaient que très rarement ceux des automobiles. Les chevaux empanachés de noir tiraient encore les corbillards. Les bidons de lait voyageaient encore en carriole à cheval. Dès que j'entendais l'appel tonitruant du marchand de peaux de lapins, je courrais me cacher à la cave et n'en ressortais pas avant que les sabots de son cheval ne se soient devenus inaudibles. Ma mère un jour avait simplement menacé de me donner au père "Polapinpo" si je n'étais pas sage ! J'ignorais tout du commerce des peaux. Je ne savais que la voix de stentor , effrayante, et l'étrange attelage qui parcourait les rues à la recherche des enfants récalcitrants.  Il y avait aussi les bohémiens, dont les carrioles de bois me faisaient rêver de voyages d'autant plus interdits qu'il se disait tout bas que ces gens là étaient voleurs d'enfants. 

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